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Mise Au Vert15/09/2021

Entre le 21 et le 23 juin l’équipe d’AJILE a eu la chance de pouvoir sortir de ses différents murs et de se réunir dans un gîte à Gembloux, oui, toustes ensemble!!

Un objectif « physique » était clairement posé : se voir, se rapprocher, sentir la présence de l’autre, respirer un air un peu plus limpide, parler et rire sans l’intermédiaire d’un écran… un défi après des mois (on dirait des années) de séparation COVID.

A un niveau moins corporel, l’idée était de prendre du recul par rapport à ces derniers mois lors desquels nous avons questionné notre façon de travailler et pris des décisions qui auront un impact sur le futur de notre association – et que nous partagerons avec vous dans les mois à venir. Parce que nous avons passé cette dernière année à nous interroger sur la transformation, le changement, le présent et le futur. En tant qu’organisation de jeunesse, notre responsabilité est de co-construire un présent qui part d’un futur accueillant et habitable par toustes.

Malheureusement nous sommes loin de ce futur, ici en Belgique et ailleurs.

Cette mise au vert a été le point de départ pour commencer à inventer un nouveau AJILE. Nous avons débuté chaque journée par un cercle de parole inspiré de la méthodologie ProDAS, un bel outil pour partager des ressentis, pour faire tomber quelques barrières émotionnelles et se découvrir ainsi qu’aux autres. A ces cercles, nous avons ajouté d’autres moments d’expériences, d’émotions et de passions partagées par certains membres de l’équipe : plantes, « bullet » journal, nourriture, musique, danse…

Et si vous vous demandez pourquoi nous étions ici, parmi toutes les réponses plausibles (team-building, etc), nous avons réalisé qu’une raison essentielle était d’enrichir nos imaginaires en tant que collectif… Dans notre vie privée et professionnelle, nous vivons sous la pression de trouver des réponses à une infinité des questions, et nous oublions, jour après jour, que l’imagination et le rêve, c’est-à-dire en définitive, se perdre et vagabonder, sont des outils indispensables pour vivre et réaliser notre travail. J’ai le sentiment que c’est ce que nous avons décidé de façon presque inconsciente et organique, sans nécessité de l’expliciter : se perdre, oser rêver à d’autres manières de travailler, d’accompagner les jeunes, de penser des partenariats… Nous nous entendions déjà sur la nécessité du travail artistique, de soigner et de nourrir nos imaginations et celle de notre groupe, -tout aussi unique !-, mais nous sommes revenus avec le désir d’étudier la notion de futurs (au pluriel), de mondes à venir… pour changer nos présents. Il le faut !

A l’occasion de nos recherches sur les Future Studies, nous avons été surpris de constater que les artistes sont oubliés par les spécialistes. Peut-on penser au futur sans l’apport de l’art ? Dans le futur que nous voulons construire dès maintenant, nous sommes entourés d’artistes et de leurs imaginaires, d’outils artistiques et de savoirs interdisciplinaires. Il est évident que nous devons décoloniser nos futurs, nous emparer de récits non occidentaux et raconter des histoires différentes. En définitive, nous débarrasser d’une vision euro-centrée et toujours coloniale du futur, de conquête individualiste, de dépassement d’une dernière frontière… Parce que les images des futurs qui nous habitent influencent les décisions que nous prenons et notre façon de réagir ici et maintenant… et après cette mise au vert nous, sommes d’accord sur la nécessité impérieuse d’imaginer d’autres récits pour construire les présents et les futurs dont nous avons besoin.

En espérant le faire avec vous…